Traitement traditionnel en orthopédie

 

Si la plupart des difformités de la colonne vertébrale (scoliose, hypercyphose, spondylolisthèse) sont légères et ne nécessitent qu’un suivi rigoureux pour s’assurer qu’elles ne progresseront pas, les patients qui atteignent un degré significatif de progression doivent envisager un traitement orthopédique.

Traditionnellement en médecine, il existe deux possibilités de traitement pour la difformité rachidienne, selon l’importance de la courbure et son potentiel évolutif. Les deux options le plus souvent proposées en orthopédie comportent cependant leur lot de désagréments.

Lorsque le patient atteint de difformité spinale souffre de douleurs, le traitement  consiste à prendre du repos et des médicaments anti-inflammatoires et/ou narcotiques. Il peut être accompagné d’une rééducation musculaire de stabilisation en physiothérapie. Dans certains cas, l’injection de cortisone permet de réduire la douleur.

 

Corset de Boston Corset de Milwaukee

Le corset rigide

Le corset rigide est le traitement standard auquel sont soumis les jeunes patients atteints de difformité spinale progressive. L’objectif visé est d’en arrêter la progression, mais non de la corriger. De plus, le corset limite les mouvements, est peu esthétique, restreint le choix vestimentaire, favorise la sudation et peut entraîner des lésions cutanées aux points de contact. Il va sans dire qu’il peut avoir un impact psychologique non-négligeable à un âge où la recherche d’identité est de prime importance. Finalement, les résultats demeurent décevants. Le corset rigide n’est pratiquement pas utilisé chez l’adulte, pour les mêmes raisons.

Corset Boston

Corset  Milwaukee

 

La chirurgie

L’intervention chirurgicale (spondylodèse) est réservée aux cas graves et avancés de scoliose et de cyphose avec une courbe de plus de 50° ou 60° d’angle de Cobb. Elle consiste à fusionner des vertèbres à l’aide d’un pont rigide (os) et à stabiliser le tout à l’aide de vis et de tiges de métal. Comme pour le corset rigide, le but poursuivi par la chirurgie est avant tout d’arrêter la progression de la déviation. Trop souvent cependant, les patients acceptent de passer sous le bistouri dans l’espoir de réduire la difformité pour des raisons plus esthétiques que médicales. (36, 65

Comme pour toute intervention chirurgicale, la spondylodèse comporte des risques d’infection et d’hémorragie, mais elle présente en plus des risques de lésion neurologique à cause de la proximité de la moelle épinière et des nerfs.

Fusion chirurgicale de la colonne vertébrale d'un patient vue de face Fusion chirurgicale de la colonne vertébrale d'un patient vue de côté

On peut voir sur cette radiographie les tiges métalliques utilisées pour stabiliser la fusion des vertèbres chez un patient scoliotique.

 

Pour les cas les plus invalidants d'instabilité ligamentaire (spondylolisthèse ou antérolisthèse, et latérolisthèse), et seulement lorsque le traitement médical s’avère inefficace, on peut également considérer la spondylodèse.